Les artistes et la NASA

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A force de côtoyer d’autres passionnées du pied de biche, j’en suis venue à penser qu’au fond, il n’y a que deux sortes de couturières : les artistes et la NASA.

Les artistes, ce sont celles qui se lancent sans préparation et avec enthousiasme, celles qui se laissent guider par leur instinct, celles qui approximent. Ce sont les bricoleuses qui bidouillent volontiers leurs patrons, les amazones qui ne tracent pas et coupent direct leur tissu, les intrépides qui rectifient une robe en mode flip flap.
Les artistes, ce sont celles qui ne se prennent pas la tête.

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Robe Parfaite – patron maison
viscose (Anna Ka Bazaar 2014) – biais et boutons rouges (Brin de Cousette)

A l’opposé de ces décontractées de l’aiguille, on trouve la NASA. La NASA, ce sont celles pour qui un millimètre, c’est un millimètre, celles qui ne tentent rien sans y avoir mûrement réfléchi, celle qui tracent et qui mesurent. Ce sont les pointilleuses pour qui les étapes doivent s’enchaîner logiquement et donner un résultat prévu à l’avance. La NASA, ce sont celles que l’expression « à peu près » rend nerveuses, celles pour qui couture rime forcément avec précision.

Chaque couturière que je connais se révèle soit artiste, soit NASA. Je n’ai jamais croisé d’hybride.

En ce qui me concerne, j’ai toujours eu ce petit côté rigide carré qui me range d’office dans la catégorie NASA. On ne se refait pas et je suis une adoratrice de l’exactitude.
Pour moi, la couture, c’est avant tout de la géométrie. Le free style m’a toujours filé des palpitations. L’approximation me rend pessimiste et sans ma règle japonaise, je suis perdue.

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Je me souviens avec effroi de mes tâtonnements douloureux quand j’ai débuté la couture. Je ne comprenais rien à rien et j’avais peur. Puis j’ai appris, compris et je me suis rassurée. Il y avait des règles que je pouvais suivre, des principes sur lesquels je pouvais m’appuyer, la couture et moi, c’était donc possible.

Avec le temps et l’expérience, j’aurais peut-être pu me détendre un peu, me reposer un peu moins sur mes instruments et plus sur mes tripes. Avec l’habitude et l’aisance, j’aurais peut-être pu faire un pas vers le clan des artistes.

Eh bien non coupine, je n’ai pas bougé d’un iota. NASA je suis, NASA je reste. Pourtant, je suis aguerrie maintenant. Mon œil est plus fiable qu’à mes débuts, ma main plus ferme. Je pourrais sans doute me passer de tracer mes pièces de patron sur mon tissu avant de les couper. Je crois même que je serais capable de me jeter dans le vide et de coudre en toute fantaisie, sans fil conducteur, à l’instinct. En fait, je pourrais probablement devenir une artiste accomplie. Sauf que franchement, ça ne m’attire pas.

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Etre artiste, c’est privilégier le voyage, bifurquer au gré du paysage, tenter toutes les aventures qui se présentent et arriver dans un endroit totalement inconnu.
Pour ma part, autant j’aime voyager, autant ça m’est plus agréable quand je sais où je vais.

Et puis il y a des choses dont les artistes se foutent totalement. Je connais des artistes qui cillent à peine devant une réalisation ratée. Elles la mettent à la poubelle et passent à une autre expérimentation. Moi je suis incapable de désinvolture. L’échec en couture m’ébranle durablement et à l’idée de jeter un ouvrage à la poubelle, je me sens à deux doigts de l’évanouissement.

Mon bon sens me dit que tant qu’à faire quelque chose qui va me prendre une plombe (et tout ce que je couds me prend hélas une plombe à chaque fois), autant être sûre que le résultat sera exactement celui que je recherche.
Alors, pour préserver mes chances de succès, j’avance avec précaution, je fignole, je vérifie et je ne me fie qu’à Sainte Précision, la patronne de toute scientifique de la couture qui se respecte.

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Il n’y a aucune place pour l’aléatoire dans la conception ou la fabrication des objets et des vêtements que je couds. Ma fantaisie, je l’exprime dans le choix des matériaux que j’utilise. Il m’arrive même (folie ! Audace !), d’ajouter un ruban ou de retirer un appliqué en cours de route. Mais à part ces petits gestes, je suis scrupuleusement le plan établi préalablement à toute action, me garantissant ainsi une réussite certes sans surprise mais ô combien gratifiante après tant d’efforts.

La robe qui illustre ce post a été conçue en suivant ces préceptes. J’ai même déployé toute ma rigueur dans son élaboration.

L’inspiration, je l’ai croisée sur un trottoir éclaboussé de soleil, à Paris, l’été dernier. J’étais allée au distributeur sur le boulevard Sébastopol parce que l’appareil à carte bleue de Fil 2000 était en panne ou parce que je n’avais pas atteint le montant minimum, je ne sais plus. J’attendais devant le passage piéton que le feu passe au vert quand une jeune femme s’est arrêtée à côté de moi.

Ecoute coupine, il ne m’a fallu qu’un seul coup d’œil pour constater qu’elle portait la robe PARFAITE. Fluide, courte, sans pinces, parfaitement ajustée aux épaules, près du corps mais pas moulante et ornée d’une ceinture coupée dans le même tissu rouge, cette robe ne présentait aucune fioriture et cette sobriété lui donnait une classe folle.

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Evidemment, j’ai immédiatement eu la Fièvre. Oserai-je l’avouer (et puis si, j’avoue !), j’ai suivi la robe de mes rêves quand elle a traversé la rue, je l’ai suivie quand elle s’est engouffrée dans le métro, je l’ai suivie sur le quai (ouais bon ok, mais j’avais la Fièvre aussi…) et il s’en est fallu de peu que je monte dans la rame avec elle. J’ai tout de suite fait un schéma sur mon petit carnet, tellement j’avais peur d’oublier les détails de cette robe sublime. Et puis je suis retournée payer ce que je devais à Fil 2000.

Dans le métro qui me ramenait chez moi, j’ai passé en revue les viscoses de mon stock et arrêté mon choix sur une viscose bleue glanée chez Anna Ka Bazaar en 2014 pour fêter le début de mon congé maternité.

J’ai aussi réfléchi aux patrons que j’avais et je me suis vite rendue à l’évidence : le meilleur moyen d’obtenir une robe qui tombe aussi bien sur moi que la robe PARFAITE sur la jeune femme que j’avais suivie, c’était de concevoir mon propre patron.

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Aussitôt rentrée, j’ai sorti mon patron de base et les explications permettant de le transformer en patron de corsage droit. Je ne me rappelle pas combien de temps ça m’a pris d’élaborer mon patron puis de le couper dans mon tissu mais je me rappelle de la frénésie avec laquelle j’ai cousu cette robe. Je n’avais qu’une hâte : la finir et l’enfiler aussitôt. J’avais même commencé à la décliner en version hivernale dans ma tête. Globalement, j’envisageais de plus en plus sérieusement de ne coudre, jusqu’à la fin de ma vie, que des variantes de ce modèle qui promettait d’être parfait.

Pour cette première version, j’ai décidé de mettre des boutons sur les épaules pour faciliter l’enfilage de ma robe. J’ai bien pensé à la passepoiler (pas de perfection sans passepoil) mais j’ai eu peur de la rigidifier en faisant ça. J’ai donc opté pour un passepoil maison sans cordelette et très fin. Avec le recul, je regrette un peu : un bon vieux passepoil des familles aurait été plus simple à poser.

Arriva enfin le moment de l’essayer.

Et là… Point de réussite sans surprise mais ô combien gratifiante.

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Hommage avéré au tablier informe de la mère Michel, ma robe était à mille lieux de ce que j’avais imaginé. Elle était trop large. Mais alors franchement trop large.

Tu le crois ça ? Parce que moi, sur le coup, j’en suis restée comme deux ronds de flan. Comment était-ce possible ? j’avais utilisé un perroquet, une règle, une équerre, un critérium. J’avais ajouté les demi-centimètres préconisés, tracé, vérifié et re-contrôlé. Comment avais-je pu me planter ? Non mais qu’est-ce qui s’était passé ?

Sentant planer l’ombre de la dépression, j’ai cherché à arranger les choses sans paniquer. C’était surtout au niveau des manches qu’il y avait un problème. Et là, je me suis souvenue d’une directive que je n’étais pas sûre d’avoir suivie correctement. J’étais allée à droite, il fallait peut-être aller à gauche en fait. C’est donc ce que j’ai fait, rétrécissant le bas de mes manches.

Et là…Ah là, c’était pas mal. Là, elle était chouette et même drôlement chouette ma robe. Là, j’avais bien l’impression d’être arrivée à bon port.

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Ouuuf ! C’était juste une petite erreur alors. J’ai soufflé, coupine. J’avais sévèrement flippé devant ma robe de mémère, tu sais ? J’avais entrevu l’effondrement de toutes mes certitudes, senti mes fondations de couture vaciller… J’avais eu une sacrée trouille sur ce coup-là.

Tout était donc bien qui finissait bien. J’ai étrenné ma robe dès le lendemain, nouant nonchalamment ma ceinture et faisant blouser ma robe comme j’en avais si souvent rêvé en la cousant.

C’est le petit coup d’œil au miroir de l’entrée qui a révélé le problème.
Quelque chose m’avait vaguement chiffonnée mais j’étais partie trop vite et je ne savais pas ce qui n’allait pas au juste. Sur le trajet vers le métro, je m’étais arrêtée devant toutes les surfaces réfléchissantes que j’avais croisées. Et c’est devant la vitrine du Bricorama que j’ai compris le souci. Il y avait trop de tissu sous mes bras. Le « blousage » de ma robe m’avait caché la chose mais c’était bien ça le truc qui m’avait heurté l’œil dans mon entrée. La partie dos de ma robe était trop large.

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Je te passe le chapelet d’injures qui m’ont traversé la tête et je te laisse imaginer l’état d’énervement et de grande inquiétude dans lequel je suis allée travailler. La journée s’est évidemment traînée en longueur et j’ai passé mon temps à scruter le dos de ma robe dès que je m’apercevais dans le miroir.

C’est dans un état de grande agitation que je suis rentrée chez moi. Je crois qu’avant même d’embrasser les filles, j’ai sorti mon patron pour enquêter et comprendre ce qui s’était passé.

J’ai fait chou blanc. Il ne s’était rien passé. Je n’avais pas fait d’autre erreur. J’avais atteint le point d’arrivée prévu et ma robe était bien ce que je devais obtenir.

Sauf que ce n’était pas ça que je voulais moi. Moi, je voulais une robe parfaite, pas une robe au dos trop large !
Si je pinçais le dos de ma robe, j’obtenais quelque chose qui ressemblait à ce que j’avais imaginé. Mais alors des petits plis apparaissaient sur le devant de ma robe, soulignant la nécessité de rajouter des pinces poitrine. Il n’y avait pas de pinces sur la robe parfaite. Ça faisait partie de son charme. Ajouter des pinces à ma robe, c’était coudre une autre robe, une robe sans intérêt. C’était tourner le dos à mon objectif premier.

J’étais verte coupine, totalement verte. Et pour finir, je n’ai rien changé à ma robe au dos trop large.

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Le pire, c’est qu’alors que ce défaut me sautait à la figure à chaque fois que je mettais cette robe, personne ou presque autour de moi ne semblait voir le problème. Et même quand je pointais l’excédent de tissu du doigt, on me renvoyait un « moui, si tu veux » dubitatif.

Tout l’été, j’ai essayé de me ranger à l’idée que tout cela n’était que maniaquerie et pinaillage. Tout l’été, j’ai essayé de me réjouir de ma robe qui n’était quand même pas si mal. Tout l’été, j’ai essayé de goûter les compliments qu’on m’a fait.

Mais en fait, je n’y suis jamais parvenue. Ce trop-plein de tissu ne quittait jamais longtemps mes pensées. A chaque fois que j’enfilais ma robe, et malgré tout ce que je peux lui reprocher, je l’ai beaucoup portée cet été, je ne pouvais m’empêcher de chercher une solution pour que ça ne m’arrive plus. Réduire la largeur du dos d’un bon centimètre de chaque côté ? Modifier l’emmanchure ? Oui mais pas trop sinon il allait falloir ajouter des pinces, non ? Tout reprendre et utiliser une autre méthode de transformation de mon patron de base ?

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L’été est passé sans que je trouve une solution convenable à mon problème. J’ai rangé ma robe et j’ai peu à peu cessé de penser au mystère de cet échec.

J’ai repris mes cousettes, en utilisant des patrons de couture élaborés par des gens dont c’est le métier et donc plus fiables que mes constructions géométriques personnelles.
Et puis l’autre jour, j’ai rassemblé mes affaires d’été pour les descendre à la cave et faire de la place dans mon armoire pour mes affaires d’hiver. Et je suis tombée sur ma robe. Juste comme ça, pour voir, je l’ai enfilée. Et paf, je suis retombée dans mon questionnement.

Je n’avais toujours pas compris pourquoi je n’ai pas obtenu ce que je voulais avec cette robe. Et clairement, il allait falloir que je me repenche sur la question parce que je n’allais pas réussir à vivre avec cette énigme non résolue.

Ma prof de modélisme m’avait dit un jour qu’il y a dans la couture une part d’aléatoire, une part irréductible d’inexplicable où se loge la magie.
Je ne l’ai pas crue. Pour moi, elle blasphémait carrément là. Pour moi, la couture est une science exacte. Alors il y a forcément une solution mathématique à mon problème. J’en suis convaincue. Tout mystère a forcément une clé en couture, non ?
J’ai résolu de tenter dans les semaines à venir une version hivernale de ma robe parfaite, pour tirer cette affaire au clair.

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En attendant, je crois que je vais aller boire un coup avec des artistes, histoire de me reposer un peu. Cette histoire n’a pas été une franche rigolade et quelque part, il faut reconnaître que le sérieux de la NASA est un peu pesant, parfois. Tu ne trouves pas?

36 thoughts on “Les artistes et la NASA

  1. J’adore le concept Artiste/NASA.
    Je crois que je fais partie des artistes.
    Mais il m’arrive souvent de reprendre des trucs à la NASA histoire d’assurer le steak et d’arriver à ce que je souhaite obtenir.

    En tout cas je me suis régalée à cette lecture!

  2. Arf ! Moi, tout ce que j’aime le moins dans la couture c’est le côté NASA !! Pourtant, il en faut bien un peu . En tout cas, quelque soit le résultat, ça fait du bien de lire à nouveau régulièrement ton blog !

  3. Moi, je suis un hybride NASartiste!

    Si je fais un « gros/beau projet », je me range dans la catégorie NASA sans l’ombre d’un doute, et je fais preuve d’une précision et d’une méticulosité incroyable, et je laisse très peu de place à l’imprévu. Et si j edois adapter le patron à ma morphologie, ce sera selon des calculs bien savants et mûrement réfléchis…

    Mais il m’arrive aussi de partir en freestyle complet, à couper à l’oeil sans mesurer et à improviser au tout venant, sans logique aucune…

    Et ben tu sais quoi coupine? Ça fait du bien de temps en temps de ne pas se prendre la tête! Et si je prends plaisir à porter mes pièces qui font « professionnelles », mon plaisir est tout aussi fort lorsque je porte du vêtement « à la wouaneugain » qui en jette.

    Le sentiment de fierté proviens dans un cas du fait d’avoir réalisé un vêtement parfait, et dans l’autre d’avoir réalisé un vêtement de A à Z, en s’adaptant aux difficultés. Mais je peux t’assurer que dans les deux cas, l’égo est reboosté, et c’est bien ça qui compte non?

  4. Quel plaisir que ce moment de lecture!
    Loin d’atteindre un tel niveau, je me retrouve un peu côté NASA, mais j’avoue être toujours bien souvent envieuse de la légèreté des artistes.
    Merci.

  5. Merci MarionG33! Plus ça va, plus je pense qu’il faudrait être capable de mélanger les deux pour vraiment apprécier à fond tous les aspects de la couture…

  6. Tout à fait Zéphine, c’est bien ça qui compte. Depuis que je lis les commentaires, je soupçonne que je passe à côté de quelque chose de majeur en ne me lâchant jamais la bride. Y’a pratiquement que des artistes! Et en plus, ce versant-là de la couture a l’air plus fun! Je vais peut-être tenter le coup quand même, tiens!

  7. Le terme NASA vient d’une illustre phrase de mon cher et tendre, Martine. 🙂
    Un jour que je lui expliquais que je ne pouvais pas l’aider à plier le linge parce que j’abordais une phase particulièrement ardue d’un vêtement (la pose de mon premier col de manteau, je crois), il me répondit quelque chose comme « Oui, enfin bon, ça va, t’es pas à la NASA non plus, hein! ». Et ça m’est resté.

  8. Ben plus ça va, plus je ressens la même envie, DomiDDB! J’ai la sensation que c’est plus marrant chez les artistes. Mais en même temps, ça me saoûlerait franchement de foirer un truc. Je vais aller lire les blogs des artistes pour voir comment ils gèrent le risque d’échec, tiens.

  9. Ouh !! la NASA, ça me fait flipper d’avance! Rien que l’idée de passer la porte !!! lol ! Je suis plus du genre à chercher des solutions sur les orbites annexes !! Genre « et si tu te mettais au body building, ça serait la solution à ton souci, non ? !! » lol !!
    J’admire les gens de la NASA!!

  10. NASA pour moi aussi, même si avec l’habitude, je commence à avoir quelques mesures dans l’oeil et que je ne vérifie plus la dimensions de mon ourlet tous les 2 centimètres.
    Tu crois que tu vas trouver un joli tissu bien souple qui te donne un tombé similaire pour la version hiver ?

  11. Je découvre ton blog, et j’adore ta manière d’écrire. …! Terrible……! Sans compter que ce que tu couds est aussi ravissant que ta façon de présenter tes modèles. ..bref…tout est bien ! Bravo….et merci de nous faire partager tes doutes, tes joies tes réflexions de couturière !

  12. Moi des que j’ai lu trop large tu sais ce que j’ai pense….j’ai eu la peur de ma vie que le blog se termine sur « oh et puis ma part artiste a pris le dessus et je l’ai revue flip flap et mainetnant elle est plus trop large »…Il parait que Noel approche et que dans ton entourage tres proche il y a quelqu’un avec des formes un peu plus genereuses qui vit dans des contrees a l’ete permanent…A bon entendeur! XOX d’Addis

  13. ha ha ha ! que j’aime te lire ! la façon dont tu décryptes tes pensées, tes réflexions, démontrant plus que jamais que la couture est bien une science, un art, un art de vivre même !
    pour ma part, j’ai beau chercher, trier le pour et le contre, je crois que je ne suis ni l’un ni l’autre. j’aime la précision mais je n’ai rien parfois contre un coup de ciseaux dont je laisse au destin le soin de décider si ce sera raté ou réussi ! et comme toi, j’ai du mal à me remettre d’un échec, mais comme je couds plus souvent pour mes filles, les rattrapages sont quasiment toujours possibles, ce qui est beaucoup moins le cas pour ce que je couds pour moi (ou l’aléatoire a beaucoup moins sa place…). enfin, à dire vrai, je dois être plus artiste car je trouve ta robe plusqueparfaite moi ! quand on voit tes photos, on se dit que seule une NASA pourrait trouver à y redire ;o)
    tu es beeeeeelle ! ces photos ensoleillées font du bien ♥
    gros bisous

    PS : c’était le parc de Sceaux ?

  14. Il m’a fait sourire ton article ! Je suis une artiste qui a envie de passer du côté obscur ! Parce que justement le côté échec me déprime trop…
    Je prendrais bien une part de chaque du coup !
    Je l’aime bien ta robe en tout cas !

  15. Ben si c’est pour lire des histoires comme ça, moi je veux bien qu’ils te gardent, à la NASA !

    J’ai parcouru la couture sur le versant artiste pendant de nombreuses années, et un jour la NASA est venue me tapoter l’épaule et m’a dit « Biquette, je suis ton père ». Ça m’a un peu fait chier, mais j’ai fini par reconnaître que si je voulais me donner les moyens de mes ambitions il faudrait composer avec la rigueur. Et que sans la NASA, l’artiste pourrait difficilement communiquer et s’entendre avec ses pairs.
    Et puis la NASA (que de mon côté j’appelle le Dr Sévère Méjuste, comme dans la Bonne Paye), c’est la garante que tu ne t’es pas levée pour rien ce matin, et que tu n’encombreras pas ton placard avec une énième merde mal fagotée et/ou d’un goût douteux que tu n’auras jamais le cœur à porter et/ou qui foutra la honte à ceux qui osent frayer avec toi, et celle qui permet à l’artiste de gagner un temps précieux en automatisant les procédés et en coupant court aux approximations inutiles. Donc oui, la NASA est un peu-beaucoup rabat-joie, mais elle est indispensable à la poursuite de la Vision de L’Artiste (qui ne se prend pas pour du Caca) et au conseil avisé à autrui.
    Cela dit on peut être artiste et persévérant. Même en partant sur une piste farfelue et avec peu de bagage technique, j’ai rarement mis un projet à la poubelle parce que justement l’intuition sait qu’il y a un résultat à atteindre quelque part même si on n’y est pas encore.

  16. Lol Tic TICS! A mon avis, le vrai souci avec la NASA, c’est qu’on rigole quand même nettement moins que les artistes! Et pis la gonflette, j’aime pô ça! 🙂

  17. Aaaah Nabel! Une NASA avérée!! Dans mes bras!
    J’ai retourné mon stock mais pour l’heure, pas de tissu assez fluide ET chaud pour la version hivernale. Je suis à deux doigts de tenter direct une version printanière en avance.

  18. Loooool Toub!!!
    Tu parles de qui? (sourire ultra-bright de la meuf qui fait semblant de ne pas voir ton appel du pied!)
    Non, pour une fois, je n’ai pas *perdu mes nerfs* -comme disent si bien les anglo-saxons- et massacré ma robe en espérant un miracle. Elle est donc là, à attendre sagement qu’une bonne âme daigne quitter les lointaines contrées perpétuellement estivales pour rendre visite à sa soeur, à son beauf et à ses nièces chéries. A bon entendeur…

  19. Oh une hybride! La chaaaance Mame Reloux! En même temps, quand j’y pense, j’aurais pu m’en douter.
    Tu vois, quand je te lis, je te classerais facilement du côté artiste de la force (décontraction, amour de la bière, associations de tissus lumineuses et inédites sur la planète couture, autant d’indices de ton « artistitude »).

    Et quand je regarde ce que tu couds avec mes lunettes de maniaque du millimètre, je vois clairement la NASA en toi (surpiqûres nickel, vêtements qui vont parfaitement à tes enfants et à ta personne, pas une encolure qui baille ou autre misère du même type…).

    Je sens que je vais suivre un peu plus tes traces, j’en profiterais sans doute plus de mes sessions de couture, mes enfants chéries te diraient merci parce que je coudrais plus (et plus pour elles) et Charming pourrait continuer à s’exercer un peu plus à la photo (il ne sort son appareil photo de compète qui a coûté un bras que quand je lui demande de me prendre en photo alors qu’en théorie, il est passionné par la photo).

    Et oui, oeil-de-lynx! C’est bien le parc de Sceaux, tout ensoleillé en Septembre.

  20. HAHAHAHAHAHA! « Biquette, je suis ton père ». Looooooleu!
    Tu as tout dit, l’expression de l’artiste en soi ne peut se faire pleinement qu’en s’appuyant sur une NASA rigoureuse et fiable.

  21. J’étais artiste, je deviens NASA. Peux pas mieux dire que Biquette, l’impression que la NASA peut grandement aider l’artiste, surtout si on s’engage sur la pente des tissus précieux, des vêtements qui donnent des ailes quand on les porte. Alors te souhaiter de trouver la magie dans ta version d’hiver ! 🙂

  22. Merci Marie! J’ai rassemblé mes affaires pour la version hiver. Il faut absolument que je perce ce mystère. Et seule la NASA peut y arriver, je le sens bien… A bientôt!

  23. Les hybrides existent, la preuve : moi
    Je couds depuis longtemps et je commence toujours un vêtement comme une artiste et je vire NASA ensuite
    Je commence mes projets avec un enthousiasme débordant, je coupe sans tracer, je fonce pour assembler les différentes parties du vêtement puis je me calme et me concentre pour les coutures qui demandent un peu plus de soin, et j’adore faire les finitions, les ourlets à la main….
    ….Et je n’ai jamais fait de toile de ma vie

    Votre robe est très jolie et vous va très bien

    1. Merci beaucoup Eenouck.
      j’aime bien ta façon de faire: on décolle en fanfare, on fait des loopings et des tas de sauts et puis on redevient NASA pour gérer un atterissage en douceur. C’est top!

  24. Ah si je puis me permettre Madame NASA…quitte à mesurer, mesurons … je m’explique : les marges d’aisance sont codifiées. Ainsi une différence de 2 cm entre les mesures du corps et les mesures du vêtement donne un vêtement « ajusté ». Mais une différence au-dessus de 6 cm (1,5 cm par demi côté), donne un vêtement ‘large’.
    Petit retour sur la géométrie du corps féminin : il est fait de courbes… rien de carré dans un corps humain même mince comme un fil. Alors si l’on veut un vêtement semi-ajusté comme j’ai l’impression que c’est le cas, il faut : des pinces au dos, pas forcément énormes mais qui vont galber légèrement (pince de 1,5 à 2 cm*2 ce qui fait un retrait à la taille de 3 à 4 cm) et sans doute couper le dos en deux parties pour creuser un peu la taille et arrondir le haut du dos pour obtenir le S naturel de la ligne de dos. On ajoute un zip… sinon ça risque de coincer à l’enfilage (zip dos ou côté). On laisse le devant un peu ‘loose’ et on obtient une robe cool qui suit les lignes du corps sans trop mouler. Aller une petite toile pour vérifier ? Et essayer, découdre, couper marquer, remonter…jusqu’à obtenir le bon fit …
    Et pourquoi ne pas mettre cette recette en œuvre dans le cadre de la collection capsule 2017 ?
    Bises et plein de bonnes choses pour 2017. Et merci merci mille fois merci pour ce blog qui est passionnant.
    Francoise W., une NASA pragmatique

    1. Je réponds mille ans plus tard Françoise mais je réponds parce que ton commentaire m’intéresse au plus haut point.
      J’ai effectivement mis 1,5 cm par demi-côté. Et le principal souci que je vois, c’est que le dos est trop large. Mais cette largeur ne me dérange pas sur le devant.
      J’envisageais de ne mettre que 1 cm par demi-côté, ce qui donnerait 4 cm de différence entre les mesures du corps et celles du vêtement. Je couperais donc la poire en deux quoi.
      Ceci étant, tu m’intrigues avec tes propositions.
      Si j’en trouve le temps, je testerai les modifications que tu suggères. Une question toutefois: Le dos, tu le coupe en 2 parties comment en fait?
      En tout cas merci beaucoup pour ton intervention coupine et à très bientôt!

  25. Excellent article qui approche la couture sous un angle tellement réaliste !
    Ici c’est NASA à fond. Limite la NASA je les trouve un peu hippies. Pas un microgramme d’artiste en moi !

  26. Oh mon Dieu, ce que je suis NASA ! Et c’est souvent très lourd à porter ! Pourtant, ce genre de chose n’est pas génétique, car ma mère est complètement Artiste !… j’ai au moins espoir de ne pas contaminer mes filles…

    1. 😀 Mummydou
      C’est vrai que c’est nettement moins drôle d’être NASA qu’artiste mais peut-être que tes filles pourraient bénéficier des bons côtés de ces deux tendances. Elles seraient alors les reines du pétrole!

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