Les Magrets (3/4)
Xavier sortait de l’immeuble quand une jeune femme blonde s’approcha de lui. Il l’embrassa sans hésiter et Nadine sut ainsi que c’était elle qui lui avait succédé.
Elle la détailla avidement.
Svelte, pourvue d’une abondante et, il lui fallait bien le reconnaître, magnifique chevelure blonde, la femme lui paraissait effectivement jeune. Nadine constata qu’elle était habillée avec goût, d’une combinaison pantalon semblable à celle qu’elle-même portait, avec un cache-cœur souligné d’un couleur vive. Avec ses talons hauts, elle était plus grande que Xavier de quelques centimètres.
Lorsqu’elle se retourna, après avoir lâché Xavier, Nadine vit qu’elle avait une poitrine généreuse -peut-être bien refaite d’ailleurs, pensa t’elle – mais surtout qu’elle avait la quarantaine bien entamée.
Cela lui causa un choc.
Elle n’était pas plus jeune qu’elle, elle avait le même âge.
La jeunesse, c’était la seule possibilité de « mieux » que Nadine aurait pu comprendre. Une femme plus jeune qu’elle pouvait être définie comme « mieux qu’elle » par un crétin.
Mais une femme du même âge ? Qu’avait-elle de mieux que Nadine ?
Ils se dirigèrent vers la station de métro. Nadine hésitait. Elle l’avait vue, elle savait à quoi elle ressemblait. Elle pouvait s’en aller. Mais elle n’arrivait pas à les quitter des yeux.
Quand elle les vit descendre les marches, elle se décida. Les yeux fixés sur la bouche de métro dans laquelle ils venaient de disparaître, elle sortit de sa voiture et la verrouilla en s’élançant. Elle traversa la rue en courant et descendit rapidement les marches. Elle s’aperçut qu’elle n’avait pas de ticket, n’osa pas sauter par-dessus le tourniquet sous les yeux de l’employé dédié à l’information des voyageurs et se dirigea, à contrecœur, vers l’une des machines accolées au comptoir d’information. Elle trépigna en attendant que la machine lui délivre son ticket puis se rua vers les tourniquets. Elle hésita sur la direction à choisir, décida d’aller sur le quai direction Nord et arriva au moment où la queue de la rame quittait la station. Elle ne vit personne sur le quai.
De l’autre côté, la sonnerie retentissait. Les portes du métro se fermèrent et il quitta la station. Elle constata que le quai était également désert. Elle pesta. Elle ne savait pas dans quelle direction ils étaient allés. Si seulement elle n’avait pas hésité à quitter sa voiture, elle aurait pu les suivre ! En même temps, se raisonnait-elle, ils l’auraient probablement vite repérée, sur le quai ou dans le métro. Et elle aurait été bien embarrassée.
Ce n’était pas plus mal que les choses se terminent ainsi, se dit-elle en remontant lentement à l’air libre. Au fond, leur destination n’avait pas d’importance. Ce qui comptait, c’était qu’elle l’avait vue. L’autre. La « mieux qu’elle à tous points de vue ».
Elle s’était fait une montagne de cette femme. Elle avait fini par se dire qu’elle devait être sublime, jeune, belle, attirante, mystérieuse. Elle s’attendait à être éblouie quand elle la verrait. Eblouie et écrasée de jalousie.
A sa grande surprise, elle la trouvait finalement plutôt quelconque. Pas mal, plutôt jolie, mais pas renversante. Elle avait peut-être une personnalité intéressante, elle était sans doute cultivée. Peut-être aussi était-elle une amante exceptionnelle mais physiquement, Nadine ne se trouvait pas moins bien qu’elle.
Ca lui fit du bien de se dire cela.
Elle ouvrit sa portière et s’installa derrière son volant. C’était incroyable qu’il ait choisi une femme de son âge pour la remplacer. Nadine sentit les questions affluer. Elle les repoussa fermement. Elle réfléchirait à tout ça plus tard. Il fallait qu’elle se dépêche. La boucherie allait fermer.
Se sentant soudain pleine d’énergie et déterminée, elle démarra sa voiture et mis son clignotant.
Alléluia coupinette ! J’ai enfin accouché de cette histoire!!!!
Tu ne peux pas savoir comme je suis contente ! J’ai souffert, mon amie, longuement souffert même. Je peine sur cette histoire depuis le mois d’Août et j’ai vu le moment où j’allais abandonner.
Si tu me suis depuis peu, tu ne sais peut-être pas qu’à l’origine, pour présenter mes cousettes en Tasticottie, j’écrivais une historiette. Je m’inspirais de mon tissu, de mon patron ou des événements qui s’étaient produits à l’époque où je cousais l’objet. Et à l’époque, c’était facile. Long mais facile. Je repensais à ma cousette et pouf ! Une histoire germait dans ma tête.
Puis mes historiettes ont évolué. De textes sans liens entre eux, je suis passée à des textes impliquant des personnages récurrents, liés d’une façon ou d’une autre. Et j’aimais beaucoup cette transformation des mes écrits unitaires en un feuilleton choral.
Ce qui a tout changé, c’est la naissance de ma Poupette. Et aussi que quelques mois après, j’ai créé une boîte. Là-dessus, j’ai bossé dur pendant de longs mois pour qu’elle décolle. Puis j’ai enchaîné avec la naissance de ma Libellule l’an dernier. Et c’est comme ça que petit à petit, j’ai abandonné l’écriture. Déjà que c’était difficile de coudre et de blogguer, ce n’était même pas la peine d’essayer d’écrire, en plus.
Pourtant, mes personnages ne m’ont jamais quittée. Et des années après avoir cessé d’écrire, je continuais à les imaginer dans toutes sortes de situations dont j’étais témoin. Ou alors une expression me faisait penser à l’un d’entre eux… Je pensais à eux mais sans rien en faire, juste comme ça.
Et puis tout a bougé en Août. L’envie de retrouver mes petits personnages s’est intensifiée. J’avais déjà écrit quelques pages d’une histoire, au mois de Mai. Je ne l’avais pas finie mais elle m’est revenue à l’esprit et, comme les pièces d’un puzzle se mettent en place, elle s’est associée à la couture qui m’avait occupée tout le mois de Juillet. Le personnage, Nadine, s’est imposé tout de suite. Y’avait plus qu’à, tu vois ?
Sauf que je suis rouillée, je crois. J’ai galéré, coupine. Galéré comme pas permis. Ce texte, je l’ai écrit moult fois. Et finalement je suis contente de ne pas avoir lâché l’affaire. J’espère sincèrement qu’il t’a plu. J’espère aussi que c’est reparti comme en quarante et que je vais réussir à écrire d’autres épisodes (sans lutter autant, si c’est possible).
Jadis justement, j’avais écrit plusieurs épisodes de mon feuilleton. Et ça fait un moment que j’ai envie de les rassembler et de les re-publier. Je me propose donc de faire ça la semaine prochaine. Histoire que, si tu as loupé le début du feuilleton, tu puisses le lire sans chercher partout. Et si tu l’avais déjà lu, une petite piqure de rappel ne te fera pas de mal (ça fait une plombe quand même, coupinette).
Bref, je vais te mettre une bonne louche d’écriture tous les jours de la semaine prochaine, mon amie. T’es contente ?
Ceci étant, il n’y a pas que l’écriture dans la vie, coupinette. Il y a bien évidemment la couture aussi.
Alors demain, on cause couture, coupine!
Ouhlalaaaaa je suis ravie de te relire! ça m’avait manqué tes histoires!
Oh chic !
merci à toi !
OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII!!!!!
Quel bonheur de te lire à nouveau!
Je trépigne d’impatience de lire la suite, tout en anticipant mon plaisir 🙂
Si je suis contente ?? …je kiffe baby , je kiffe !!!!!!!!!!!!!!!!!
je veux savoir la fiiinnnn ! bravo à toi ! vraiment !
Plus d’histoires (ET de la cuture en plus?!) Ouh yeaaaaah!!!
Un peu que je suis contente de te lire.
J’ai bien une idée sur la chute de ton histoire… à voir si tu as pensé à la même chose…
Du coup, hâte d’être à demain !
Bises
Ouahhh! je ne savais pas que tu écrivais… je te suis seulement depuis août!
On aura une suite????? as tu déjà publié des choses? j’adore, tu m’as mis l’eau à la bouche!
Vite la suite !! Quelle chance pour nous que vous ayiez persévéré dans l’écriture de cette histoire. Merci