Les Ulysses
Ce soir-là, comme tous les soirs, le crépuscule avait drainé la plupart des Tasticottiens vers le café.
Il faisait bon. De belles flammes se déhanchaient avec enthousiasme dans la cheminée et donnaient à l’endroit des airs de pub anglais. Les conversations s’épanouissaient et des rires collectifs éclataient ça et là, couvrant le mince filet de musique qui coulait des enceintes invisibles.
On avait pris un premier verre, pour l’apéro. On avait enchaîné sur un deuxième verre, pour l’amitié. On en était au troisième, pour la route (oh ça va hein, jamais 2 sans 3 coupine !) quand la porte s’est ouverte sur un groupe de mecs.
Tous taillés comme des rugbymen, tous ultra-lookés façon hipsters, tous indéchiffrables derrière leurs Ray Bans.
Ils étaient figés dans l’embrasure et leur immobilité finit par capter l’attention de tous les clients du bar (faut dire ce qui est, le soir, le café se prend pour un bar). Peu à peu, les conversations se sont éteintes et les rires se sont calmés. On avait tous les yeux rivés sur ces drôles de types.
Quand le silence fut complet, ils firent leur entrée. Solennels comme des soldats à la parade, ils gagnèrent le centre du café où ils s’immobilisèrent à nouveau.
Et là, en pleine lumière, on les reconnut enfin.
Les branlos du Club Tricot !
Impossible ! On n’en croyait pas nos yeux.
Et pourtant c’était bien les ploucs du Club Tricot au grand complet.
Sauf qu’ils avaient changé du tout au tout, coupine !
Classes jusqu’au bout de leurs ongles manucurés (j‘ai l’œil pour ces choses) (même dans la pénombre d’un bar) (bon c’est faux, on n’y voyait goutte, mais j’étais sure qu’ils s’étaient fait bichonner les ongles), ils arboraient des coupes soigneusement structurées, des barbes harmonieusement coupées et des vêtements stylés, manifestement choisis pour mettre leur musculature en valeur. Même leurs chaussures étaient élégantes, coupine.
Je te jure que s’il n’y avait pas ce lourd passif entre nous (ainsi que les agaçantes lunettes de frimeurs qu’ils ne comptaient apparemment pas enlever), j’aurais applaudi.
Ils étaient transfigurés, coupine. Ils étaient… éblouissants.
J’ai jeté un œil autour de moi et j’ai bien vu que les autres clients du bar étaient stupéfaits, eux aussi. Tout le monde les regardait fixement, la bouche ouverte.
Il faut que tu saches, coupinette, que ces mecs avant, c’était des… des hippies hirsutes, des péquenots bedonnants, des glandus chiffonnés, des causes perdues quoi.
Personnellement, j’avais jeté l’éponge avec eux. Ils étaient ingérables. Ils pinaillaient sur tout, ils protestaient dès qu’il y avait la moindre prise de risque, ils tricotaient quand ça leur chantait et ils ne respectaient aucun délai.
Tu sais que ces feignasses m’ont planté un nombre scandaleux de projets ?
Tiens, prends l’année 2017.
En 2017, coup sur coup, ils m’ont abandonné un shawl Ashburn (au motif qu’ils avaient un doute sur l’une des couleurs) (alors qu’on avait choisi ces satanées couleurs ensemble au bout de je ne sais combien de réunions désespérantes), puis ils m’ont torpillé un châle Dream Stripes (au même motif) (se sont pas trop foulés) avant de rejeter systématiquement toutes les solutions que je proposais. Tant et si bien qu’en 2017, on n’a RIEN produit en tricot en Tasticottie. RIEN. Nada. Wallou.
Et ces mecs, hyper sereins, continuaient à paresser au café, entre tournois de tarot et tournées de pastis, beuglant qu’ils refusaient le joug d’une autocratie répressive (je ne sais même pas où ils ont trouvé cette formule) (parce qu’elle n’était pas d’eux, pour sûr).
Vu leur carrure de vikings, impossible de les prendre frontalement. Je n’ai rien pu faire, coupine. Ils m’ont usée avec leur mauvaise foi et j’ai fini par lâcher l’affaire.
Le Club Tricot, ce ramassis d’anarchistes paresseux, était donc en roue libre depuis un bon moment. Ils faisaient ce qu’ils voulaient, moi je ne m’en mêlais plus. J’étais convaincue qu’ils finiraient par dissoudre ou rebaptiser le Club. Parce que bon, un Club Tricot où on ne tricotait jamais, à un moment, ça devenait ridicule. Autant y aller franco et en faire un Club Tarot, voire un Club Poivrots.
Ces mecs étaient des cas désespérés, tout le monde le savait. Et ce n’était pas les guêtres pour gamines ou le châle qu’ils nous avaient balancés en fin d’année dernière qui allaient changer leur image.
Du coup, on était sidérés devant les gravures de mode qui venaient d’entrer dans le bar.
Et je vais te dire, heureusement qu’on était assis, parce qu’au bout de quelques minutes, deux d’entre eux ont lentement déployé un pull au dessus de leurs têtes. Un pull gris clair, avec une guirlande de motifs bleus, un pull en laine fine, un vrai pull.
Un troisième s’est alors avancé d’un pas et a annoncé de tous ses poumons : « Le pull en Tasticottie, c’est fait ! »
En quelques secondes, l’incrédulité, la stupeur puis l’admiration ont fait main basse sur la salle, coupine. Subjugués, tous ont applaudi à s’en faire mal aux mains. Des bravos fusaient de partout, des sifflets exaltés traversaient le bar. Le Club Tricot a reçu une standing ovation.
J’ai applaudi moi aussi, même si je n’arrivais pas à chasser de mon esprit la possibilité d’un immense canular (ces mecs étaient capables de tout, coupine, de tout et même pire !). Par quel miracle ces bras cassés à peine capables de tricoter un châle auraient-ils réussi à tricoter un pull ? Je me posais sérieusement la question.
Ils avaient peut-être vendu leur âme au diable ? A moins qu’ils l’aient acheté, plus simplement ? Ça devait être ça, ça ne pouvait être que ça.
Autour de moi, des murmures germaient au milieu des applaudissements qui s’essoufflaient.
On voulait savoir. Tout savoir. Comprendre le prodige.
Et donc toute l’assistance se rapprocha quand, sans se départir de leur raideur toute militaire, les membres du désormais très select Club Bobo… pardon Club Tricot de Tasticottie s’installèrent autour d’une table.
Ils commandèrent à boire (des pastis, bien sûr) puis, souriant enfin, ils commencèrent à nous raconter Leur Pull.
Ils en avaient marre qu’on les prenne pour des tocards (protestations molles dans le bar, pour la forme). Alors début 2018, ils ont pris la résolution de frapper un grand coup : tricoter un pull (en toute simplicité).
« Mais attention » précisa le crieur (qui, quand il ne criait pas, avait la même voix que la marionnette de Stallone dans les Guignols de l’info), « un pull avec du jacquard ! Pour le style ! »
« Et aussi parce qu’on aime bien les bulles. » ajouta son voisin.
Ils sont partis en Février, bille en tête. Ils ne savaient pas s’ils avaient l’équipement adéquat mais bon « on est des durs ou pas les gars ? » tonna le crieur. Ils avaient la laine et les aiguilles, c’était l’essentiel.
Direction le Jacquard, par les côtes (pas de quoi bomber le torse non plus, des côtes 1-1 sur 6 rangs, c’est peanuts) (j’dis ça j’dis rien). Ils s’étaient un peu préparés quand même, ils avaient évidemment fait deux échantillons, un en laine grise et un en jacquard, pour voir (« évidemment » !) (comme s’ils faisaient ça tout le temps) (alors qu’ils n’ont jamais fait le moindre échantillon depuis la création du Club Tricot) (non mais quelle bande de branleurs quand même !) (bon, j’ai conscience que je perturbe le récit là, coupine, mais ils m’agaçaient terriblement à se la donner comme ça).
Donc ils ont pris la montagne Jacquard d’assaut, à mains nues ou presque et ils ne se sont pas égarés. Passées les premières mailles, serrées de trouille, ils se sont même détendus. C’était chouette comme tout, le jacquard et ils montaient vite. En un petit mois, ils en étaient venus à bout.
« Ah ça, quand on est bien entraînés, hein, on ne galère pas ! Pas vrai les gars ? » fanfaronnait encore Rambo en exhibant, comme on sortirait un lapin d’un chapeau, un cache-mug orné d’un cristal de neige approximatif.
Deux échantillons plus un galop d’essai, ils avaient fait ça sérieusement (pour une fois).
Ils avaient donc vaincu le Pic du Bicolore !
Il y a plus ardu dans le Jacquard mais quand même. Vu d’où ils partaient, j’admirais la performance. Personne ne s’était jamais aventuré aussi loin en Tasticottie. Le Jacquard était l’une des frontières naturelles du pays, du coup, dans le café, on était tous suspendus à leurs lèvres.
Qu’y avait-il donc, derrière le Jacquard ?
La mer, nous apprirent-ils. Une impressionnante mer de jersey.
Ils nous confessèrent l’angoisse qui les a étreints au début. Ils ont vraiment eu peur de couler à pic dans cet océan de mailles.
Mais leur victoire sur le Jacquard les avait galvanisés et ils se sont jetés à l’eau. A force de tricoter en rond, ils ont vite pris le rythme et ils ont vaillamment avancé. La laine glissait bien sur leurs aiguilles et ils ont été surpris de toucher terre au bout d’à peine 3 mois de tricot exclusivement nocturne (leurs journées étaient dévolues aux cartes et au pastis, j’imagine) (oui, bon ok, c’est mesquin).
La terre en question était une contrée que les autochtones appelaient Brioche.
« C’était pas là-bas qu’on a vu des Allemands ? » interrogea le voisin de Rocky.
« Non. » Répondit ce dernier, « Les Allemands, on les a croisés autour du Jacquard. Tu te souviens pas ? Ils nous sont tombés dessus à bras raccourcis et on a failli se battre ! »*
Au final, ils étaient plutôt sympathiques ces Allemands, et ils avaient bu un coup ensemble plutôt que de se castagner.
Refermant la parenthèse, ils revinrent sur la Brioche. C’était une région spongieuse. Tout y était mou, ce qui était normal, vu que tout était bâti en brioche, les maisons, les rues, les jardins, les monuments et même les ponts.
Au début, ça leur a bien plu. Et ils ont cheminé dans cette zone avec allégresse. Au bout d’un moment toutefois, l’épaisseur de la brioche leur a fait peur. Ils ont voulu faire marche arrière, mais impossible de détricoter. Dans cette jungle, ce n’était pas possible.
Alors ils y sont allés à la machette. Enfin aux ciseaux. Ils ont coupé tout droit à travers la brioche jusqu’à retrouver les rivages de la mer de jersey.
Pour finir, ils ont trouvé plus sage de passer par des côtes classiques (des côtes 2-2 celles-là).
Mais ils ne sont pas rentrés tout de suite, il leur restait les manches à faire. Et vu ce qu’ils venaient de traverser avec la brioche, il était hors de question de se taper une nouvelle galère.
Ils ont donc mis à profit les longues heures qu’ils avaient passées à étudier des podcasts de tricot (« étudier », arf ! Comme si on était dupes !). Ils avaient acheté une aiguille circulaire de 30 cm qu’ils avaient vue dans un épisode de « Que font mes mains ». Et cette aiguille avait fait toute la différence.
Ils se sont baladés dans les tunnels des manches. Une vraie promenade de santé !
Finies les double-pointes ou le magic loop. Ils ont descendu les manches à toute vitesse avec leur aiguille circulaire de compète. Il y a même une manche qu’ils ont tricotée en à peine 3 jours !
3 jours ! Est-ce qu’on se rendait compte ?
On se rendait compte, dans la salle du bar. On était bluffés. On voulait voir l’aiguille miraculeuse.
Ils nous la montrèrent mais refusèrent qu’on y touche (comme si on allait la leur voler !) (vraiment pas croyables ces mecs !).
Revenant aux manches, ils nous expliquèrent que, par prudence, ils ont évité la brioche en bas et ont préféré terminer l’aventure par des côtes classiques 1-1.
Avec tout ça, la soirée avait tourné à la veillée. La nuit s’était installée en Tasticottie. Quelqu’un proposa de faire une fête derechef, histoire de célébrer nos nouveaux héros.
Mais ils déclinèrent. Ils étaient venus au café dès qu’ils avaient fini de rentrer les fils et ils étaient crevés. Ils se levèrent comme un seul homme, et d’un pas flou (ils avaient quand même sifflé tout le pastis du patron, en racontant leur histoire), ils s’approchèrent de moi.
Ils posèrent délicatement le pull sur la table derrière laquelle j’étais assise et Rambo laissa tomber : « Cadeau, madame la Prez’ » sur un ton que je ne parvins pas à interpréter.
Puis ils tournèrent les talons et quittèrent le bar.
J’ai appris, depuis, que les mecs du Club Tricot avaient été interviewés par la télé locale. Il est même question de tourner un film, prochainement. Ce sont des stars dans le pays.
Dans l’interview, ils ont dit qu’ils avaient un gilet en vue. Je suis sure qu’ils frimaient, coupine. Je te parie une bouteille de pastis que leur prochain projet est un châle.
* Les rangs raccourcis à l’allemande (« German short rows » in english) sont un type de rangs raccourcis. Cette technique permet de donner une forme à une zone de tricot, ici l’empiècement.
Tricot pur (et dur)
Quel est donc ce patron ?
Le Bubbly Sweater d’Isabel Kraemer
Taille choisie / Mensurations en vrai de la vie
J’ai pris la taille M1 (mesure finale au niveau de la poitrine : 95,25 cm) et mon tour de poitrine est de 84 cm.
Pourquoi/Comment j’ai choisi cette taille
Je me suis basée sur un pull que j’ai déjà et dont j’aime bien l’aisance.
Fil utilisé / origine
Laine Drops Flora achetée chez Kalidou.
Quantité utilisée
6 pelotes du coloris 3 (gris clair) et 1 pelote du coloris 10 (bleu).
Bonne idée ce fil, ou pas ?
Ma foi, j’en suis contente jusqu’ici. Le prix défie toute concurrence. La laine est plutôt douce et agréable à tricoter. Il faut maintenant voir à la longue si elle ne bouloche pas trop.
Tailles d’aiguilles
2,75 pour les côtes.
3 pour le corps et les manches
3,25 pour le rabattage des mailles.
Et une aiguille circulaire de 30 cm en 3.25 pour les manches.
Je n’ai utilisé que des aiguilles circulaires. Knit Pro en bois pour les 3 premières, Hiya Hiya en métal pour l’aiguille circulaire de 30 cm.
Des modifs, peut-être ?
J’ai remplacé les côtes en brioche en bas du pull et des manches par des côtes 2-2. En bas du corps, j’obtenais une bande hyper lâche qui tournait à la basque, ce qui n’était pas du tout ce que je voulais. Le rabattage tubulaire que j’ai tenté en suivant une vidéo Youtube n’a pas dû aider. Il était trop souple et très moche (je n’ai pas dû faire comme il fallait).
Comme j’aimais bien le côté androgyne du pull, avec une aiguille à laine, j’ai passé un fil contrastant dans le dernier rang de jersey juste avant la partie en brioche. Puis j’ai cisaillé dedans et détricoté les derniers rangs avant la barrière que formait mon fil contrastant. Et ouf, ça a marché, j’ai pu reprendre mes mailles et faire une bande de côtes 2-2.
Pour le rabattage, j’ai fait très simple : rabattage classique mais avec une aiguille plus grosse. J’aurais peut-être dû prendre une taille d’aiguille plus grosse de 0,5 ou carrément de 1, mes bordures auraient été plus élastiques et donc plus confortables, mais bon ça passe.
En bas des manches, je n’ai même pas tenté la brioche, j’ai directement fait des côtes 2-2.
Et j’ai essayé la première manche au fur et à mesure, ce qui m’a permis de déterminer la longueur idéale pour mes bras.
Un truc chouette sur ce tricot ?
Plein. Il est léger, il est chaud, j’aime beaucoup son encolure et les manches m’arrivent à la naissance du pouce (joie ! C’est tellement rare pour moi de croiser un pull qui va plus loin que mes poignets). Je le trouve top et je le porte tout le temps.
Un truc barbant, peut-être ?
Ben de recommencer le bas du pull. Ca n’a pas été douloureux, mais bon, les côtes je trouve ça long comme un jour sans pain à tricoter…
A refaire, qu’est-ce que je changerais ?
Je ne sais pas vraiment faire ça, mais il faudrait que j’arrive à l’affiner un peu sur les côtés. Il est tout droit et je crois que quelques diminutions semées ici et là seraient une bonne idée (mais je sais pas comment on fait).
Vais-je vraiment récidiver ?
Oui ! Enfin, je crois. Tricoter un pull était un sacré challenge pour moi. C’est la première fois que j’arrive au bout. J’ai un pull qui agonise dans un coin depuis des lustres. Le corps est plein d’erreurs et il n’a qu’une seule manche, tricotée à moitié en magic loop puis à plat et balafrée d’une couture plus que discutable.
Maintenant que j’ai essayé l’aiguille circulaire miraculeuse, j’ai vraiment envie de me refaire des pulls. Et d’explorer d’autres modèles. Mais celui-là me tente beaucoup avec d’autres couleurs.
Spéciale Cacedédi
Marie (la Fée Moi-Même) est la bonne fée de ce pull. Sans elle, il n’aurait sans doute jamais vu le jour. Marie m’a conseillée, Marie m’a expliqué, Marie m’a trouvé le patron de cache-mug pour que je m’entraîne au jacquard. Marie est top. Marie, encore merci.
Il faut aussi que je te parle des podcasteuses tricot. Alors même que le tricot est souvent problématique chez moi, alors même que je n’atteindrai sans doute jamais un niveau de compète en tricot, j’adooore regarder des podcasts tricot. Presque plus que des séries (c’est dire !). Je suis tombée dedans en début d’année (mieux vaut tard que jamais).
Et donc je rends ici hommage à Cécile de « Que font Mes Mains », Nathalie de « ByNight Creations », Magdalena de « Triple L de Mag », Carole et Sonia de « Les Petites Normandes », Sophie du « Tricomonde de Sophie », Anna de « Along avec Anna », Alice du « LapindAlice », MJ de « MarJeEva » et Lise Tailor pour leurs vidéos. J’apprends des trucs et leurs réalisations me motivent à tricoter.
Si tu as des podcasts favoris autres que ceux que j’ai cités, coupine, je suis toute ouïe et merci d’avance.
Purée, j’ai VECU la scène. J’étais vraiment au café, avec tous les habitants, j’ai vu entrer les barbouzes, je les ai vu faire une haie d’honneur, j’ai vu ce pull magnifique se dérouler lentement, comme au ralenti, comme un étendard, un étendard avec des couleurs superbes, un étendard de champs de bataille, un étendard de victoire.
Puis j’ai pleuré. C’était tellement beau ! & là, je me suis rendue compte que mes collègues de bureau me regardaient bizarrement. Mais c’est pas grave, je m’en balance, pleurer devant tellement de beauté, c’est naturel. C’est humain. Qui ne chialerait pas d’abord ?
Bon, je vais rejoindre le club Poivrot et finir tranquillement mes mitaines.
En pleurant.
Hahahahaha! Cyqlaf, tes commentaires sont toujours savoureux!
Profite d’être au Club pour leur souffler ton patron de mitaines. Ils se la jouent là, avec leur pull, mais maintenant, il leur faut un nouveau projet quand même…
Et fais gaffe au pastis surtout! C’est traître le pastis.
Salut les Branlos !!! /* je suis un rugbyman aussi, y m’font pas peur avec leurs lunettes noires ! */
Les mitaines, c’est des manchettes Lylia du Nid de la Linotte, patron gratos /* comme ça, on achète plus de pastis !!! */, hackée avec l’ajout d’un trou pour le pouce.
Il me font rêver ces gars du club tricot, s’ils étaient en kilt plutôt qu’à boire du pastis, je les épouserai chacun leur tour, parce que j’ai tendance à faire une fixette sur l’homme qui tricote (en kilt)….
Bref.
En dehors de cela, pour ton rabattage, tu peux tenter la Jenny’s suprising bind off. Effectivement, le rabattage tubulaire est pas toujours approprié. Sinon, il y a la méthode de rabattage à l’aiguille d’Elisabeth Zimmerman qui est souple sans s’ouvrir comme une jupe soleil. J’ai une passion personnelle pour le cast and bind off, qui m’a poussé à acheter ce bouquin que je consulte tout le temps : https://www.amazon.fr/Cast-Bind-Off-Step-Step/dp/1603427244
Pour faire les diminutions de buste et du tricot morpho, il faut que tu fouilles du côté de chez Elise (Dupont). Le tricot morpho est son cheval de bataille, par là : http://elisedupont.fr/leblog/morpho-tricot/, elle en parlait déjà à l’époque d’intheloop. Pour le grand principe, il s’agit de savoir comment se modifie la pince de poitrine pour en mettre plus ou moins, affiner ou flouter la taille comme en couture. Et quand tu connais bien le principe en couture, franchement, ça se fait plus facilement en tricot car il s’agit d’augmenter ou de diminuer en symétrie un nombre de maille que tu détermines en regardant attentivement un patron, et en se reportant à ses mesures d’échantillons et ses propres mensurations.
Te concernant, c’est au jugé, l’affaire de 4-6 mailles en moins, 4-6 mailles en plus.
Si tu te lances dans le futur Sigfrid de Julie, sache qu’il y a ce truc de diminuer et augmenter le buste, de quoi comprendre comment ça fonctionne.
Tu vas adorer le tricot morpho, parce qu’il n’y a pas que la construction ronde de l’encolure qui soit possible mais aussi celle des manches montées, des manches marteaux… Bref, tu vas devenir la déesse du club tricot, c’est certain !
Des bises et bravo !
Marie
PS : un premier pull en 3 mois ? Le second sera fait en 2… Pour les côtes, tu apprends à tenir ton fil à gauche, et il me semble que tu es gauchère alors ça sera un gros ouf de soulagement pour toi.
Tu sais que tu viens d’entrer au Panthéon de Tasticottie, Marie?
Merci infiniment pour toutes ces infos. Je sens que cette petite flamme que ce tricot a allumé grâce à toi n’est pas près de s’éteindre.
Bisous!
Ouh la la, quel dénouement, j’étais à fond dans l’histoire!
Ton pull est superbe, je suis admirative, moi qui ai tricoté une écharpe pas droite quand j’étais petite et qui n’ai plus osé retoucher à ses aiguilles… Mais j’avoue parfois j’aimerai apprendre vraiment, prendre des cours car je suis vraiment admirative devant tout ce travaille et surtout quand je constate la qualité de plus en plus médiocre des pulls ou gilets du commerce. Bref ça donne envie!
Merci Milou!
En fait, quand on part avec l’idée qu’on va mettre un siècle à venir à bout d’un pull, on s’installe dans son tricot et en deux temps trois mouvements, on a fini. N’hésite pas à prendre des cours, si tu penses que ça peut t’aider à te lancer..
Ha ha ha un pur régal ! Et puis j’adore le pastis alors ça aide !
Ce pull est somptueux !
J’ai tricoté deux empiècements de robes et un gilet à mes filles et voilà mon plus haut sommet ! J’adore tricoter mais je suis certaine que je ne me ferai jamais de pull, beaucoup trop risqué pour mon esprit simple et peu patient… mais tant pis j’adore les écharpes et les châles !
Gros bisous
Merci Madame Reloux.
Pour une serial trendy-châleuse comme toi, un pull ce serait presque peanuts, tu sais?
Penses-y.
Ton pull est magnifique et ton récit, je l’ai vraiment vécu, en vrai!!
J’adore te lire. C’est passionnant et tellement relaxant.
Merci pour tes partages.
#dansmonpetitatelje
Oh merci Nicole!
J’ai vraiment pris plaisir à écrire ce texte. Et j’ai bien envie de recommencer.
A bientôt!
Les branlos du tricot !! J’adore, tu m’as offert une pause rire grâce a ton article que j’ai lu ce matin en allant au bureau ! Au cabanon c’est le club tricot escargot ! Tout comme toi les podcasts m’ont motive a passer le cap ! On va pas se mentir parfois en tricot on se fait une montagne de pas grand chose et faut se lancer. Je passe du temps mais franchement je trouve ca carrément plus gratifiant a la fin que lorsque je me suis cousue une pièce. J’ai une liste de projets longue comme le bras ( et notamment debuter le jaquard) mais franchement je crois que les escargots auront tous dégorgés avant d’arriver a la fin de la liste . En tout cas ton pull est une réussite . Salue de ma part le cmub des branlos et toute la Tasticotie !
Escargot ou pas, on fini toujours par arriver à où on allait. Vivement ton premier jacquard. Et gros bisous de Tasticottie!
Quel récit, mais quel récit!!!! C’était fabuleux. Ils n’ont pas ménagé leur retour les barbouzes du club tricot. Limite, on pourrait les remercier d’avoir été aussi mollassons par le passé pour un tel retour en fanfare! En tout cas, ton cadeau est superbe et te va à ravir.
Merci infiniment Céline! J’avou qu’ils m’ont bluffée sur ce coup-là, mes ploucos du club Tricot. 🙂
Bordel ! Ouais, j’ai envie de dire Bordel… Bravo. La mer de jersey, le jacquard, et surtout… la découpe à l’arrache. Respect Madame ♥
Et sans anesthésie hein, la découpe! Pas même un petit verre de pastis…
Du coup, là tout de suite, je suis prête à rempiler. Et il y a vraiment un gilet en vue en Tasticottie.
Ah ! Je me demandais… Tu nous les prêterais les Barbouses du Club Tricot ? Ils seraient merveilleusement bien accueillis dans les locaux de notre club Midi Tricot ! On les bichonnerait comme ils aiment, on les nourrirait, on les manucurerait et on leur ferait l’entertainment. Cela fait trop longtemps qu’on essaye d’équilibrer un peu les quotats de genre, car notre Midi Tricot manque cruellement de la moindre trace d’un participant barbu. On a bien essayé de recruter quelques pointures comme Georges Clooney ou Ryan Gosling (il paraît qu’il tricote vraiment, lui !) – ben oui, tankafer, autant les choisir beaux à regarder – mais nos appels sont restés vains. Bon, cela ne nous empêche pas d’avancer dans nos projets de tricotage (enfin surtout les autres, parce que moi je travaille toujours sur le même gilet que l’hiver dernier).
Allez, je te laisse réfléchir et en attendant, je voudrais quand même te féliciter pour le superbe pull qui est tombé dans ton escarcelle. L’idée du fil contrastant est géniale, il faudra vraiment que je la retienne. Elle sert à rattraper plus d’un plan foireux.
Merci de ton article absolument délicieux à lire. Tu as un vrai don d’écrivain(e).
C’est tout réfléchi Fanfreluche, je t’expédie mes Vikings dès qu’ils ont fini leur tournoi de tarot.
Merci mille fois pour ton commentaire. J’ai adoré. Et j’avoue avoir (un peu) roucoulé à lire ta dernière phrase.
A très vite alors coupinette!
Quelle expédition.
Je n’ai pas de potes de cet acabit, mais je pourrais nourrir un régiment s’ils m’aidaient à gravir une telle montagne. Je suis plus à l’aise avec les plaines d’herbe rase sur lesquelles je fais pousser des petites fleurs de coton, de soie et d’autres fibres improbables.
En tout cas, merci pour ce voyage en Tasticottie. La présidente que tu es en repousse à chaque fois les frontières et nous embarque dans ses fabuleuses aventures.
Et le pull, ah le pull, superbe.
Merci infiniment pour le pull DomiDDB! Et surtout merci de m’accompagner dans ces folles chroniques de Tasticottie. Ça me fait très plaisir.
Trop top ces branlos du tricot!!! Je peux aussi leur commander des projets que je n’ai jamais terminé ni même commencé?!!! En tout cas ce pull est superbe et te va très bien. ça me donne envie de ressortir mes vieux projets dont celui de faire un poncho. Mais je bloque toujours sur le choix du point (pour tous mes projets tricots d’ailleurs), une fois la difficile décision prise (mais y a tellement de possibilités!!!) après ça va tout seul! Bravo et longue vie au club trictot
Merci Falbla!
Je ne te garantis rien, vu que ces mecs sont ingérables (et encore plus depuis qu’ils ont vaincu le pull), mais tu peux tenter le coup.
Mais si je peux me permettre un conseil, prends le premier point qui te plaît et lance-toi dans ton poncho, tu seras contente.
Merci encore pour cette aventure savoureuse ! Chez nous seule la Reine Mère (oui oui, la Reine Mère, enfin plus jeune quand même qu’Outre-Manche et la version sans couvre-chef) tricote, c’est admirable. Ton pull est super, il te va très bien et effectivement les manches plus longues que le poignet c’est le surkiff !
Profite bien !!
Merci Céline!
Je suis à deux doigts de me tricoter un autre pull, juste pour les manches trèèès longues. :))
Mmmh, je m’inquiète un peu, Tasticottinette, j’espère que ton absence n’est due qu’à la vie qui continue, qu’il n’y a rien de grave…
Bonne continuation et belle année…