Lucky Luke en 2017


Hello coupinette !
Au menu aujourd’hui : pavé dans la mare.

Parce que c’était mieux avant. La couture, je veux dire, je trouve que c’était mieux avant.

Avant, couture rimait avec liberté. On y venait pour échapper à l’uniformisation galopante du prêt-à-porter mais aussi pour fabriquer des choses de ses mains. C’était une prise de recul, un refuge par rapport à la société de consommation. On pouvait s’exprimer, montrer de quoi on était capable, explorer son style et ses goûts. Avec la couture, tout était possible.
Il n’y avait pas beaucoup de patrons et les chouettes tissus étaient difficiles à dénicher mais n’empêche, chacune arrivait à créer quelque chose d’original et de personnel.
Tu te souviens des patrons japonais ? Combien de robes A du livre 101 a-t-on vu passer sur le net ? Je ne sais pas non plus mais je me rappelle qu’elles étaient toutes différentes.

Avant, nous étions toutes égales et c’était formidable. Qu’on touche sa bille ou qu’on peine à assembler des pièces entre elles, on faisait toutes partie d’un même cercle : celui des passionnées de la couture.
Il y avait ce rapport horizontal qui faisait du bien dans le monde hiérarchisé dans lequel on baigne par ailleurs.
Avant, il n’y avait pas de prescripteurs, pas d’idoles. Avant, il n’y avait que des individus liés par une même vibration. Et c’était cette flamme qui comptait, rien qu’elle. Je me souviens qu’avant, à la boutique, une femme entre deux âges, au brushing impeccable et à la diction soignée pouvait rester une vingtaine de minutes de plus à discuter de l’intérêt des patrons avec ou sans marges avec une jeune femme de vingt-cinq ans en baskets et avec un piercing dans le nez. Avant, on se rencontrait vraiment en couture, il y avait comme un pont entre nous, un pont qu’on empruntait dès qu’on pouvait. Avant, le simple fait de coudre suffisait à être reconnue de ses pairs.

Avant, la blogosphère couture était comme un gros village. Il y avait déjà un paquet de blogs quand je suis arrivée mais à défaut de connaître tout le monde, je reconnaissais beaucoup de blogueuses. Je reconnaissais le style un peu dark de l’une, la passion de l’autre pour le liberty, la plume d’une troisième. Et quand je les croisais, sur un blog collectif ou lors d’une promenade de blog en blog, je les saluais et ça me faisait plaisir qu’elles fassent de même.

Avant, on s’entraidait, on s’encourageait, on faisait des défis. Tu te souviens du Défi 13 ? J’étais jeune couturière alors et totalement infoutue de respecter une deadline. Mais j’allais régulièrement voir ce que faisaient les unes et les autres, le 13. Toute cette émulation, ça me faisait un bien fou !

Avant, il y avait des passionnées qui finissaient par créer un blog collectif parce qu’elles aimaient les patrons japonais ou telle ou telle marque. C’était chouette parce que non seulement on pouvait voir les interprétations de tel ou tel patron par chacune mais on y trouvait de précieux conseils pour coudre les modèles. J’ai passé un nombre incalculable d’heures sur le blog des JCA ou celui des fans de Citronille. J’ai applaudi quand Thread&Needles a été créé. Le village grossissait mais on pouvait toujours être en lien les unes avec les autres.

Puis les marques de patrons indépendants se sont multipliées, il y a eu les designers textiles et les accès aux tissus se sont déverrouillés, matière après matière. Ce fut vraiment un âge d’or pour les couturières. On pouvait se coudre les vêtements qu’on voyait dans les magasins, pratiquement au moment même où ils apparaissaient sur les mannequins dans les vitrines. Je crois que c’est comme ça que la mode est entrée dans l’équation de la couture.
Enfin la couture était débarrassée de son image un peu vieillotte, enfin elle était reconnue comme une alternative au prêt-à-porter, me disais-je. Tout ça me paraissait très sain.

Et puis ça s’est emballé. La couture est devenue « tendance » et quelque chose a déraillé.

Le petit village a grossi encore et encore pour devenir une mégalopole. Comme dans toutes les grandes villes, la solidarité s’est délitée et l’indifférence s’est installée, peu à peu. Il n’y a qu’à faire défiler les posts sur un blog collectif pour s’en apercevoir. C’est rare qu’il y ait un commentaire.

Et puis sont arrivées celles qui voulaient coudre TOUS les patrons d’une marque. Il y a eu celles qui voulaient être les premières à « tester » un nouveau patron, celles qui voulaient être populaires, celles chez qui la couture a disparu derrière la mode.
Les informations sur la couture elle-même, les détails sur le processus de confection des vêtements, ont peu à peu laissé la place aux photos quasi professionnelles et au détail des accessoires avec lesquels la cousette était présentée.

Il y a eu aussi des prescriptrices en carton-pâte, que personne n’a réclamées mais qui sont arrivées en couture comme en terrain conquis et se sont installées dans un pseudo-rôle de guide, pour aider les pauvres hères qui ne savent plus ce qu’elles ont fait de leur libre-arbitre à choisir dans la forêt de patrons qui avait désormais envahi le monde de la couture.

Il y a eu ces tentations de mettre en place des rapports verticaux, à tout prix, même à celui d’un post de couture tous les deux jours. Il y a eu ce désir d’en mettre plein la vue aux autres, d’être admirée, d’être une starlette.
Et la couture a perdu de son sens, je crois. L’égalité a pris un gros coup de pied de biche dans la figure.

Au fond, c’est peut-être la vitesse, mon problème. Soudain, la vitesse est apparue en couture. Soudain, c’est devenu une course à qui coudra le plus vite le dernier patron à la mode dans le dernier tissu à la mode. Soudain le plaisir est devenu compulsion. Soudain, il y a eu des effets de mode et des emballements.

Tout s’est accéléré et puis Instagram est arrivé, par-dessus le marché.

Je ne sais pas toi, mais j’y passe un temps de dingue. Dès que j’attends (dans une salle d’attente ou une file, devant l’école ou à l’arrêt bus, au resto quand je suis seule ou dans ma cuisine en attendant que le dîner soit cuit), je vais voir ce qui se passe sur Instagram. Et je « binge-lis». Ça défile à toute vitesse. Parfois je m’arrête quelques secondes pour commenter mais la plupart du temps, je « like » et je passe. Et quand je quitte l’appli, je ne me souviens pratiquement de rien.

Triste constat, n’est-ce pas ? Pas étonnant que j’aie le blues.
Purée, qu’est-ce que je regrette de ne pas m’être mis un coup de pied aux fesses pour participer aux élans collectifs ! Tous ces défis qui auraient pu me nourrir, à la flamme desquels j’aurais pu me réchauffer. Punaise, comme je regrette ! Je me sentirais sans doute moins seule dans ce Far West qu’est devenue le monde de la couture.

J’ai besoin d’échanger plus sur ma pratique de la couture, sur l’acte de coudre et moins sur les patrons. L’autre jour à la boutique, j’ai réfléchi avec une jeune femme qui voulait doubler un manteau et on a fini par retrouver ensemble un ordre de montage qui permet de cacher toutes les coutures sauf 10 cm à fermer à la main, à points invisibles. Dieu que cet échange m’a fait du bien ! Parler de couture et non pas d’un patron ou d’une marque de tissu, parler de couture pour de vrai, de technique quoi, me manque cruellement.

Je me sens perdue depuis un bon moment déjà. Alors pour redonner du sens à tout ça, j’essaie de fuir les modes, quitte à être larguée, je retourne vers les blogs, j’essaie de prendre le temps de lire les articles en entier et pas juste de zapper sur les photos. Et ma foi, ça me fait du bien. J’ai rapidement eu l’impression d’être sur la bonne voie.

Et puis jeudi midi, je tombe sur l’idée géniale de Clothilde et depuis, c’est la liesse en Tasticottie !
Clothilde propose qu’on partage un projet en 2017, celui de coudre une garde-robe capsule avec 12 pièces essentielles en 12 mois, à raison d’une pièce par mois. Ensemble.
Il y a des thèmes à respecter, mais on les ordonne comme on veut du moment qu’on passe par toutes les cases. Mon Dieu, que je vais aimer participer à ce projet !

Déjà parce que je vais coudre des vêtements dont j’ai envie depuis un bail mais sans m’y arrêter sérieusement tellement je pars dans tous les sens. Une heure après avoir lu son post, j’avais déjà établi ma liste de modèles à coudre.

Je suis aussi aux anges parce que je ne vais finalement pas crever de solitude. Bon j’exagère, tu es là, toi, et heureusement. Je lis tes commentaires, je vais lire ta prose et commenter chez toi mais ces contacts ponctuels ne me suffisent pas. J’ai besoin de plus d’interactions. J’ai besoin de causer technique, de discuter, de revenir et de partager. J’ai besoin de plus d’échanges et ce projet va m’en donner l’occasion. J’aime quand les cerveaux turbinent de concert et peuvent partager le fruit de leurs réflexions. J’aime qu’on ne soit pas perdues dans la foule qui bruisse et avance, aveugle. J’aime qu’on puisse se reconnaître, se saluer, s’encourager.

Ce projet collectif, c’est comme une fête des voisins. On se croise dans l’immeuble Couture, on se tient la porte, on se sourit parfois. On se connaît de vue, c’est vrai, mais on ne s’est jamais vraiment parlé. Et là, soudain, Clothilde propose de partager quelque chose. On va partager ! Il va faire chaud à nouveau. On va partager, pas se copier, ni s’effacer. On va partager, être à égalité, on va s’encourager, se tenir la main et avancer, toutes ensemble.

On va recréer l’époque incroyablement riche de l’émulation, de la curiosité de l’autre, on va redonner vie aux blogs, on va se parler à nouveau, on va être ensemble ! Ensemble !

Je veux absolument en être.
Je te donne donc rendez-vous ici la première semaine de Janvier pour te présenter ma sélection de modèles à coudre.

Je vais te dire une bonne chose, coupine : 2017 va être une année formidable, tout bonnement formidable. Ca fait un bien fou de se dire ça, non ?

108 thoughts on “Lucky Luke en 2017

  1. Quitte à être le 54è commentaire sur ce post, me voici, parce qu’il reflète une bonne part de ma réflexion nostalgique de ce qui me poussa sur les blogs il y a une dizaine d’années : les échanges. Là, je suis triste quand sur un défi commun je vois que les personnes publient mais ne se donnent même pas la peine d’aller commenter chez les autres participantes… Du coup, j’ai le même enthousiasme que toi pour la proposition de Clothilde, petite version (#team escargot), ça m’a déjà donné un bon coup de pied aux fesses pour décider enfin, de me mettre aux patrons achetés et pas encore réalisés! A bientôt pour ta sélection de patron alors 🙂

  2. Quel plaisir de lire une réflexion si pertinente, çà fait plaisir et tellement de bien. Je suis ton blog depuis un moment déjà et suis ravie, comme toi, de participer au défi de Clotilde qui m’a de suite emballée. J’ai vraiment hâte de voir ce que çà va donner et suis heureuse de l’engouement qu’il suscite. Les blogs n’ont peut-être pas encore entamé leur chant du cygne! Je l’espère en tous cas. Quant aux couturières à la chaîne, je me pose les mêmes questions que toi. Ont-elles une vie ou sont-ce des machines?? Au plaisir de te lire prochainement via ton blog ou le mien. Belle soirée 🙂

    1. A mon avis Watougou, les couturières à la chaîne sont insomniaques. J’ai vraiment longuement réfléchi à la chose et je ne vois que cette explication-là! 🙂
      A très bientôt chez toi ou chez moi (on dirait un rencard! :D)

  3. Alors là. …je partage totalement ton point de vue ! Qu’est ce que ça m’a fait du bien de me dire que je n’étais pas la seule à penser comme ça !
    Je suis dans la tranche d’âge bien au dessus ( 63 ans ). J’ai découvert la couture toute seule dans mon coin sans l’aide d’internet et sans copine avec qui partager. Quand ont fleuri les blogs couture, les tutos, les addicts etc…., je me suis régalée à les lire et depuis quelques temps cette escalade m’a un peu écoeurée, pourtant j’aime toujours autant la couture.
    Bref…..cette idée est excellente ! Je n’ai pas de blog mais je ne manquerai pas de venir vous voir !

    Bravo et bonne année couturesque !

  4. Pour ma part je n’ai pas de blog, je n’ai pas ta verve. J’adore te lire et lire d’autres blogs.
    Je partage vraiment ton ressenti. J’aurais aimé me lancer dans ce projet commun, mais j’ai peur de ne pas pouvoir m’y tenir (je suis une grande débutante et nous sommes en plein travaux dans la maison). J’y réfléchis encore. Ce qui est sûr c’est que je ne manquerai pas te suivre (et les autres aussi bien sûr).
    P.S. : suis aussi une accro d’IG, pfffff (mais j’essaye de me soigner)

  5. j’ai lu ton article avec intêret fixée devant mon écran. je suis ravie de ce défi, envie de découvrir les choix et les réalisations de chacune. Il me semble que j’avance comme une limace. Et comme un lapin devant les phare d’une voiture je vois toutes les réas de la blogosphère et je me dis t’es encore pas au niveau ma fille… Ce défi va être l’occasion de concentrer les efforts et produire de jolies pièces et partager. à très vite pour te lire donc….

    1. Merci Muriellle!
      Effectivement, ce projet va permettre à chacune de se concentrer sur ce qui lui plaît, sur sa pratique personnelle de la couture et aussi de partager cette joie avec les autres. Que du bonheur quoi!

  6. Ton article est formidable, Tasticottine, et donc, grâce à toi, à Clothilde et aux autres, oui, 2017 sera formidable ! Moi aussi, je me souviens du temps où il n’y avait que Les fées tisseuses, puis T&N qui est apparu et était un lieu de discussion, de commentaires, d’échanges d’idées…

    Mais il y a encore de bien jolis blogs « slow-couture » comme celui-ci sur lesquels j’aime me promener !

    Merci, formidable année à toi

    1. Oh oui! Les fées tisseuses! C’était mon tout premier forum, celui qui m’a donné le goût des échanges en couture!
      Et j’aime beaucoup cette image de « slow-couture » que tu évoques. Elle me paraît positive et ça me fait du bien:)
      Merci beaucoup Fugitiva!

  7. Ah comme j’ai aimé lire ton article ! Un véritable vent de fraîcheur ! Bizarrement, même si j’ai créé mon blog il y a un an seulement, tu décris des sentiments qui me parlent ! Et de mon côté, et cela n’engage que moi, j’irais même un peu plus loin…
    Il est vrai qu’en cette année 2016 j’ai fait beaucoup de défis, cela a été un moyen pour moi de progresser en couture, de connaître du monde (enfin virtuellement parlant, hein !) et il y a peu j’aurais dit que c’était chouette, point à la ligne. Mais, en ce début 2017, j’aurais tendance à nuancer mon propos. Parce que défi pour un projet pour lequel on a du mal à se motiver (style Capsule 2017;-) ), je dis oui. En revanche, défi pour le défi, juste histoire de coudre sur un thème ou un patron X ou Y, maintenant je dis non. Car en créant mon blog, en ayant un compte Instagram (quelle douce et irrésistible salo**rie ce truc là d’ailleurs, je suis d’accord !) et en participant à 36 000 défis, je me suis mise un fil à la patte ! J’ai perdu mon indépendance couturesque ! Alors en cette année 2017, j’ai pris ce que je sens être ma bonne résolution : ne coudre que par envie et en ne suivant aucun délais, excepté celui des saisons peut-être… Ce qui ne veux pas dire que j’arrête les défis ou concours, mais juste que si mon projet correspond au thème et au délai d’un défi / concours, très bien, sinon tant pis ! Je reprends mon indépendance ! Pour moi, Couture peut rimer avec Internet, mais tout comme toi, je pense que ce n’est faisable que si la notion de partage et de liberté restent les fondements de notre vie virtuelle. Gare à l’addiction et à l’oubli de l’objectif premier : LE PLAISIR DE COUDRE !

    1. C’est super bien dit Mummydou!
      Moi qui suis passée à côté des défis, je trouve ça top de pouvoir lire ce que ça peut faire aux participantes. Et je suis d’accord avec toi: un défi pour un défi, coudre le patron X ou Y alors qu’à la base, on n’y avait pas pensé, ça ne vaut pas le coup à mon avis.
      Très bon plaisir à toi et au plaisir de te retrouver ici ou chez toi.
      A très bientôt!

  8. Merci infiniment Tasticottine, pour ce billet qui correspond si justement à ma pensée !
    Je fais partie des « vieilles » blogueuses et couturières (10 ans de blog ce mois-ci, et 40 ans de couture … ), j’ai donc assisté à toute cette évolution dans la pratique de la couture et dans l’usage des différents réseaux sociaux, je suis restée songeuse aussi devant cette course à la notoriété et à la super-productivité de certaines, devant cette avalanche de nouvelles marques de patrons, et cette succession de modes pour les tissus. J’ai aussi constaté la baisse de fréquentation des blogs et des commentaires que l’on prenait le temps d’y laisser « avant » … J’espère tellement que ce défi collectif qu’est ce projet Capsule puisse redynamiser la blogo couture et la remettre sur les rails du partage constructif, sans jugement et intergénérationel autour de la passion commune qui est la nôtre. Malgré ma lenteur, je souhaite donc également y participer, en mode escargot, mais avec la véritable envie de renouer avec la couture plaisir-loisir et détente et la saine convivialité qui peut régner autour d’une aventure aussi fédératrice !
    Des bises de bonne année et à tout bientôt donc !
    Claire

    1. J’ai les mêmes espoirs que toi, Atelier de Claire.
      Et j’ai l’impression que ça commence déjà à marcher, à travers les commentaires qui fleurissent sous les articles concernant ce projet. Ca fait du bien, un peu de bienveillance et de convivialité.
      A très bientôt!

  9. Ohlala comme c’est trop ça et trop beau!!! <3 <3 Soudain le bisounours en moi s'est éveillé 😉
    Pardon je m'égare! Je me sentais plutôt seule à ne pas arriver à tout suivre ni les sorties de patrons ni les couturières productives et là en effet, mon coeur s'est mis à battre plus fort de trouver une "petite" communauté pour ce projet qui me permet de suivre (ou pas 😉 😉 ) certaines que je suis par ailleurs comme toi sur instagram par exemple et je suis ravie!!
    Cela ravive la flamme 🙂
    MERCIIIIII 🙂 🙂 🙂
    Que cette nouvelle année te soit douce et entourée 😉

    1. Merci beaucoup Marjeeva!
      Le monde actuel de la couture manque de bisounours, moi j’dis!
      Je te souhaite ausi une chouette année 2017, pleine de fêtes et de paillettes! 🙂

  10. Tout à fait d’accord avec toi. La couture doit rester pour moi un plaisir . Tant pis si ma garde robe ne correspond pas aux codes de la mode. Je couds pour mon plaisir et pour me faire des fringues qui correspondent à mon style et à Ma morpho. Je n’ai pas IG ni Facebook. J’avais un blog mais je ne l’alimente plus depuis un an car j’avais le sentiment de rentrer dans la spirale infernale de la publication à Tout prix et cela ne me correspondait plus, alors stop le blog. Je continue mes balades sur le net.
    Voilà merci pour ton article cela fait du bien de se dire que je ne suis pas seule à penser cela et que je ne suis pas une extraterrestre parce que je nai pas testé le dernier patron sorti….!!!!
    A bientot

    1. Oh non, tu n’es pas une extra-terrestre Cyrille!
      Je ne suis pas sur FB et j’en suis ravie. J’essaie de limiter mes incursions sur IG parce qu’après je me sens un peu nauséeuse. Et j’essaie de ne pas me mettre la pression sur mon rythme de publication (de toute façon, je ne peux pas aller plus vite). Depuis ces mesures, le net et moi, ça va mieux. 🙂
      A bientôt!

  11. comme je me reconnais dans tes écrits! quoi, je ne suis pas seule donc?! du coup, l’envie de participer à cette collec’capsule me titille désormais! alors que j’ai une liste presque prête… ne manque plus que le plongeon quoi!

  12. Bizarre, bizarre, comme je me sens seule, ce défi ne me parle absolument pas. Je n’en comprends pas les objectifs.
    Coudre entre 6 et 12 pièces? Mais on le fait déjà souvent non?
    Communiquer plus? Mais en quoi cela nous permettra de mieux échanger et partager? Les médias restent les mêmes: blogs, T&N, IG…
    Etre raisonnable (utiliser ses stocks, ses patrons, ses tissus, éviter les convoitises nouvelles)?
    En quoi concrètement cela va-il nous aider à être moins dans ces envies? Ne puis-je déjà le décider maintenant?
    En lisant tes sentiment en début de post, je frétillais- enfin une qui ne va pas grossir cette déferlante et…
    Je ne comprends pas que l’on s’astreigne à des programmes entravant ses choix et ses envies si longuement. J’ai pourtant déjà participé à des défis (jap notamment), mais là je ne saisis vraiment pas le sens de ce défi fourre tout et aux contraintes floues voire contradictoires. Une garde-robe réfléchie, mais sans contraintes de morpho-compatibilités? 6 à 12 patrons sur l’année mais c’est une « collection capsule » ni contraignante, ni réductrice?
    Eclairez-moi…Je me sens seule, vraiment je ne comprends pas…
    Mais qu’est ce qui vous motivent vraiment là dedans?

    1. Non, vous n’êtes pas seule. Je ne le ferai pas non plus car il ne me correspond pas. J’ai l’impression qu’il me donne la pression. Avec toutes nos obligations familiales et professionnelles, je n’ai pas le temps. Pour moi, la couture est un plaisir et non pas un agenda à tenir tous les mois.

      1. Ah ben moi, c’est justement parce que je n’ai pas le temps que je planifie ces coutures. Sinon la couture passe après mon boulot, mes enfants, le ménage, le rangement, les mails, le cinéma, la lecture, la sieste… après tout en fait. Et donc je ne couds pas.
        Un vêtement par mois, j’y arrive en général, de façon inconfortable mais j’y arrive. Donc pas de pression. Mais du confort. Pas de contrainte mais un espace pour prendre tranquillement mon plaisir justement. J’ai la sensation de replacer la couture à sa juste place dans ma vie.

    2. Eh bien, pour ne parler que de moi, ce que j’ai apprécié, c’est de trouver par ce défi une motivation extérieure et collective… et effectivement un moyen de découvrir d’autres participantes et d’échanger avec elles (mais bon… mon cas est peut-être particulier : j’avais perdu tout lien avec la blogosphère depuis plus d’un an). Par ailleurs, dans ce projet, Clo se place en force de proposition, mais nous avons toute liberté d’adapter. Alors oui, peut-être les termes descriptifs (garde-robe capsule) ne sont pas tout à fait les bons… mais est-ce là l’essentiel ?

    3. Ce qui me motive, A, c’est d’avoir une structure, un cadre, un moyen de canaliser mes envies de couture. Parce que j’en ai beaucoup et que je n’arrive pas à les ordonner sereinement. Ce qui me motive, c’est d’avoir une date butoir. Ca hérisse le poil à certaines, les deadlines mais moi, j’y vois un moyen de me forcer à arriver au bout, une raison de quitter mon canapé le soir, quand je me dis que je suis trop fatiguée pour avancer mes projets. Ca me permet de quitter mes fantasmes de couture et d’enfin inscrire quelque chose dans le concret.
      Je suis lente en couture. Et je n’ai pas beaucoup de temps. Il faut vraiment que je m’organise si je veux que certains modèles que je brûle de coudre depuis des lustres voient enfin le jour.
      Oui, je crois bien que je couds au moins 12 choses par an. Mais je voudrais coudre de façon plus sereine et surtout coudre ces choses qui me tiennent à coeur. Je vois ça comme un rempart contre les effets de mode aussi, les pulsions, les emballements. En 2017, moi je veux garder mon cap PERSONNEL et ce projet me semble un bon moyen d’y arriver.
      Pour ce qui est de la communication, moi ce que je veux c’est échanger techniquement avec d’autres filles que l’aspect technique de la couture intéresse.
      Ne plus être seule dans mon coin à coudre, mais partager réellement cette passion (de la couture j’entends, hein! Pas seulement des vêtements) avec d’autres. Et ça aussi, ce projet va normalement me permettre de le faire.
      Coudre ce qui me fait profondément envie et pouvoir en parler avec d’autres. Pour moi, ça ressemble beaucoup à l »Avant ». Et c’est ça que je veux, rien de plus, rien de moins.
      C’est tout ça qui me motive, moi, dans ce projet.

  13. merci pour cet article très juste ! je partage tout à fait ton opinion, je ne suis pas arrivée en couture (même si pour moi ca n’a que 3ans) pour courir après des modes, de patrons, de tissus et adouber des starlettes dans notre microsphere…

  14. Alors là! Cet article, c’est tout à fait ça!
    J’ai recommencé (j’avais cousu quelques vêtements pendant mon adolescence, avec ma mère puis j’ai laissé tomber) la couture il y a 15 ans, à la naissance de mon fils. A ce moment là, j’étais encouragée grâce à un forum de jeunes mamans qui se mettaient à la couture comme moi. On s’est suivie pas mal d’années, un lien s’était créé, on se passait les astuces tissus, matériel etc. On était encore une « petite » communauté de couturières amateurs en ligne. Ça m’avait créé une dynamique bien sympathique Et puis les aléas de la vie ont fait que le groupe s’est un peu éclaté, les réseaux sociaux ont pris le pas sur le forum et la couture s’est plus que démocratisée. J’ai cédé à la facilité des réseaux sociaux (instagram, facebook et Pinterest… lieu de perdition!) et j’ai aussi un peu délaissé le forum, les blogs et les défis (oui je me rappelle du Défi 13 même si j’étais trop lente pour remettre mes œuvres à temps mdr). Je me suis sentie perdue et dépassée aussi par tout ce nouveau flot. Puis en fin d’année dernière, j’ai dû m’arrêter suite à une opération un peu lourde. J’ai donc pris le temps de revenir sur le forum dire bonjour aux copines, j’ai repris le chemin des blogs ET j’ai laissé des commentaires pour ne plus faire le sous-marin. Et puis je suis tombée sur un message sur Instagram qui parlait de cette garde robe capsule pour 2017. J’ai hésité, réfléchit, tergiversé et finalement je me suis lancée. J’ai pas mal de choses à me coudre et que j’avais mis de côté, c’est l’occasion de reprendre le chemin des divers blogs, de me motiver à nouveau, me replonger dans mon stock de livres et patrons de couture. Donc c’est parti pour une nouvelle dynamique couturesque 🙂

    1. Youhou Delphine!
      Je suis ravie de lire ton cheminement couturesque. Et je suis ravie que tu aies décidé de participer à cette aventure, toi aussi!
      A très bientôt alors!

  15. comme je suis d’accord avec ton constat sur le monde de la couture!!!J’ai eu d’ailleurs l’impression de m’y noyer l’an passé et recouvre avec plaisir cette année une certaine indépendance, l’envie de coudre ce que je veux et pas ce qu’il faut coudre! Du coup je fais l’impasse sur ce défi, je n’ai pas envie de me remettre des guides, mais je suis avec plaisir cet engouement collectif et qui sait si en effet ça pouvait remettre l’échange couturesque au centre et plus la course à la dernière couture à la mode ce serait top!

    1. Merci Alice!
      J’espère aussi qu’au fil du temps, l’échange reprendra sa place au coeur de l’expérience couturesque et que le plaisir reviendra pour toutes!

  16. Merci pour ton pavé…. dans la mare bien sûr!! quoique… bref, merci pour avoir mis en mots ce que je n’arrivais pas à décrire de ma mouvance intérieure… ce petit je ne sais quoi qui faisait que je ne me sentais plus très bien en surfant sur les blogs… mais grâce à toi, j’ai compris ce qui me pesait… ces vitrines, qui se succèdent. Une « exposition » de réalisations, les unes poussant les autres, à un rythme effréné, encore plus vite et avant celles des autres, jusqu’à l’écœurement de ceux qui lisent… bref, ma nausée encore présente, je me retrouve dans ce que tu décris et pourtant pas jusqu’au bout car même si le projet de Clo est intéressant, je ne m’y retrouve pas vraiment…. trop peu de place accordé au patronage maison à mon goût et aussi il me vient quand même en tête que certains s’inscrivent non pas pour le plaisir mais pour la notoriété (certainement pas le but de son projet initial)… alors tant pis, mais je te lirais avec la pus grand attention au fil des mois!!! a bientôt

    1. J’aurais bien aimé patronner plus de modèles dans ma liste, Prune, mais je sais que je n’aurai pas le temps malheureusement. Du coup, je me rabats sur les patrons accumulés dans mes armoires depuis des mois. Peut-être qu’en 2018, je ferai un défi « un patronnage maison par mois »? 🙂
      Je suis en train de coudre une chemise à partir d’un patron maison et ma foi, je me régale vraiment! 🙂
      A bientôt!

  17. Oh que cette lecture fait du bien ! je reviens à la blogosphère depuis peu après un grand vide… et je trouve en effet le paysage tout chamboulé. Heureusement, j’ai retrouvé quelques copines restées fidèles (dont certaines que tu connais aussi) et ce défi… bref… j’ai plongé dans le bain (mais le petit moi : juste la version mini capsule) et je me réjouis à l’avance de participer à cet élan.

  18. Hello, je découvre ton article relayé par Mia Dodo. Tu écris bien, c’est très agréable à lire.
    Je couds pour le plaisir de temps en temps et je suis la blogosphère, puis les comptes instagram depuis une dizaine d’années aussi. Mais plutôt en sous-marin, alors c’est vrai que je ne me sens pas très concernée par cette fuite en avant de patrons, de testeurs etc.
    Je trouve en revanche que j’ai beaucoup moins d’inspiration qu’il y a 5/6 ans où j’avais des super listes de projets à finaliser : mais est-ce parce que j’y consacre moins de temps ? ou est-ce lié à ce trop plein d’informations ?

    En tous cas, je connaissais tes créations via T&N et étais parfois venue sur ton blog, tu me donnes envie de te suivre avec plus de régularité. et je vais regarder ces fameux cours du samedi pour des soutiens techniques 😉

  19. Ce que tu écris est la réalité de tant de sujet autre que la couture. On se voit on se regarde si peu et si mal. Laisser la place à l autre etre curieux de sa différence de ses connaissances ou de ses interrogations ce n est pas si facile aujourd hui et pourtant…
    Je suis une couturière débutante depuis 30 ans! Les blogs les tutos les explications m ont motivé à m offrir une MAC il y a peu et à m accrocher, rater, recommencer, ne pas désespérer voir du positif dans un truc informe. Tu as raison il faut lutter remettre du lien. Je ne participe pas au projet de Clo mais j attends avec impatience toutes les réalisations avec une petite déception quand même sur la similitude des projets

  20. Coucou,

    Merci pour tout 🙂
    Je pense que tu as trouvé les mots (vu le nombres de commentaires) je pense que je ne suis pas la seule à le penser 🙂
    Je me sens parfois perdu dans tous les patrons qui sortent. J’essaye de revenir au basics. J’essaye de ne plus « craquer » parce que j’ai eu une semaine trop stressante. J’essaye de coudre en murrissant mon projet longuement afin de le déguster.
    Et autre souci, je suis une timide de l’internet, je n’ai jamais pris le temps d’écrire des commentaires (je ne sais pas trop pourquoi, parce que dans la vraie vie je ne suis pas si timide que ça), mais bon je me dis pour réécrire ce qui a déjà été écrit dans les autres commentaires, a quoi ça sert… Mais là je l’ai fait, parce que je suis d’accord avec toi et que un petit com’ ça fait beaucoup de bien . Et puis c’est là que débute les échanges :p

    alors à bientot
    MlleCarnot

    1. Hello MlleCarnot!
      Je suis ravie que tu aies pris le temps de m’écrire ce petit mot. Ca me fait plaisir que tu t’exprimes ici et j’espère que ce ne sera pas la dernière fois. A très bientôt, j’espère!

  21. Bravo tata! Suis dégoûtée Fairphone a mange mon super commentaire mais en gros je disais le début des révolutions c’est toujours un coup de gueule qui vient du coeur des tripes et qui est vrai! Bravo et a ce que je vois tu es loin d’être seul! #couturepourtoutesettous

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